En ville, la faune déchante : l’influence de l’urbain sur le comportement animal
Si l’on savait que la ville pouvait être vécue comme une adversité par l’homme (entre autres par la pollution atmosphérique, sonore et lumineuse et la ségrégation socio-spatiale), elle peut aussi nuire aux autres animaux qui y vivent. Plusieurs études scientifiques mesurant l’impact de l’urbanisation sur de nombreuses espèces pointent du doigt l’impact de l’urbanisation sur l’écologie de nombreuses espèces, en particulier, les conséquences du bruit de la ville (« bruit anthropogénique ») et des lumières artificielles (« photo-pollution »).
Ainsi, le bruit provoqué par le trafic automobile peut dégrader la qualité de vie de nombreuses espèces. Chez la mésange charbonnière par exemple [1] (une espèce commune en milieu urbain), la proximité avec une autoroute peut être associée à un déclin de fertilité. Les raisons pourraient être multiples : intérêt réduit pour l’accouplement dû au stress provoqué par le bruit ou altération de la communication entre mâles et femelles et entre progéniteurs et progéniture. En effet, le bruit de la ville peut rendre la communication entre les membres d’un groupe plus difficile. Certaines espèces modifient même leurs vocalisations (par exemple, en les rendant plus aigües) pour continuer à attirer des partenaires sexuels dans des circonstances anormalement bruyantes [2,3]. Un peu comme une personne élèverait la voix dans un bar un peu trop bruyant ! Ceci étant dit, le sort des espèces incapables de rivaliser avec ces contraintes (les espèces moins flexibles du point de vue de leur comportement) reste préoccupant.
Autre pollution typique de la ville, le développement de l’éclairage artificiel peut affecter la quantité de sommeil (et parfois sa qualité) [4] et les rythmes biologiques des animaux, avec des conséquences pour le maintien des populations animales. Les oiseaux migrateurs nocturnes sont particulièrement victimes de l’éclairage artificiel, qui affecte sans doute leur perception du champ magnétique [5]. La lumière artificielle les désoriente et leur faire perdre de l’énergie lorsqu’ils tentent de retrouver leur chemin. Les jeunes oiseaux sont parfois même victimes de collision avec des obstacles qu’ils peinent à éviter (notamment des véhicules) après avoir été désorientés par la lumière artificielle [6].
Quelles solutions à ces nuisances urbaines souvent ignorées ? Chez [S]CITY, nous pensons qu’il faut se saisir de certaines des solutions proposées par la recherche scientifique pour améliorer notre cohabitation avec les autres espèces. Les effets délétères du bruit du trafic peuvent être réduits par des politiques de réduction de la vitesse ou l’augmentation du nombre de moteurs silencieux. Les conséquences néfastes des lumières artificielles peuvent être corrigées par l’utilisation de lumières de différentes couleurs. Par exemple, la lumière verte désorienterait moins les oiseaux migrateurs nocturnes que la lumière rouge ou blanche, car elle impacterait moins leur perception du champ magnétique. Cette solution est déjà débattue dans le monde scientifique [7,8].
Guillaume et la [S]CITeam